Chambre virtuelle

La pandémie du coronavirus et le confinement dans plusieurs pays ont des répercussions importantes sur le monde et bousculent également le monde de l’art. Les musées et galeries sont contraints à fermer, les salons sont reportés ou annulés. Certaines solutions émergent, c’est le cas notamment de l’exposition en ligne. Ce concept n'est pourtant pas avant-gardiste mais sa récente popularisation mérite notre intérêt.

La démocratisation d’internet a joué un rôle majeur dans notre manière de percevoir le réel: désormais une grande partie de notre vie se joue en ligne, via les plateformes d’information, de communication ou de consommation. Plus récemment, la pandémie du coronavirus a donné lieu à un confinement en Belgique mais également dans plus de 50 autres pays du monde. Internet sert d’outil substitutif à de nombreuses tâches, loisirs mais également de lien relationnel pour les personnes y ayant accès. Le monde de la culture s’est tout d’abord figé mais émergent peu à peu de nombreux modes de présentation des œuvres d'art et nous assistons actuellement à une course entre les plus grandes galeries du monde afin de créer les expositions les plus sensationnelles.

Nous témoignons donc d’un développement de galeries et musées virtuels qui simulent des espaces d'exposition. Ce nouveau procédé a un impact sur les œuvres, car étant numérisées elles sont écrasées sur un écran, réduites à une image ce qui ne peut qu’atténuer leurs perception n’étant elles mêmes pas pensées pour un tel processus. Si le mode de monstration change, les œuvres aussi. L'espace affectant ce qui est montré c'est un impact fort que peuvent avoir ces virtual room. On peut penser que cela va affecter le travail des artistes comme on a pu le voir dans le passé.

Les premières exposition en ligne du confinement furent très sommaires notamment pour Art Basel qui mettent en scène les œuvres sur le même fond (un simple mur blanc). Par après Hauser et Wirth nous ont proposé des expositions seulement sur invitation ce qui renoue avec un élitisme commun au monde de l’art. Lissen Gallery propose un visionnage des œuvres directement dans nos salons grâce aux technologies de réalité virtuelle ce qui au delà de la fonction marchande peut nous amener vers un nouveau regard sur la sculpture. Ces œuvres immatérielles seulement visibles par le prisme de notre téléphone prennent une autre dimension lorsque nous nous plongeons dans l’écran et acceptons la fragilité et poésie de cette visualisation.

Nous pouvons déceler dans ces théâtres numériques une opportunité face à la crise qui touche le milieu de la culture. C'est pourtant de manière encore très pudique que ces expositions sont mises en œuvre. On note de la part des galeries une volonté de recréer des espaces réalistes qui restent timides face aux opportunités de la numérisation : aucune loi de gravité, possibilité d’intégrer des éléments de toute tailles et origines.

Références historiques

Dés 1922, nous assistons à l’émergence d’un art télé-communicationnel : le peintre Moholy-Nagy réalise des « tableaux téléphonés » qui ont pour caractéristique d’être conçus par des fabricants d’après les consignes du peintre et cela à grande distance par le biais d’un téléphone. Plus tard, durant les années 1990, l’apparition d’internet se popularise massivement. Cet outil sort alors de son utilisation gouvernementale pour ses vertus commerciales et communicationnelles et dans sa démocratisation elle est exploitée par un grand nombre d’artistes. Une génération d’artistes précurseurs se lancent alors dans cette nouvelle voie. Ce sont les pionniers d’un mouvement qu’on nommera Net art. Parmi elles/ eux des artistes tel.le.s que Heath Bunting, Olia Lialina et Alexei Shulglin. Ils vont expérimenter internet en tant qu’outil en lui-même mais aussi l’ordinateur. Pour elles/eux, ces outils sont des moyens d’occuper l’espace public.

Une scène artistique se développe ainsi dans l’Europe de l’est. Plusieurs facteurs ont favorisé cette éclosion: tout d’abord Internet permet une communication à l’étranger, ce qui pour certaines régions donne accès à un plus large panel culturel. Il permet également d’être un moyen de lutte ou d’échappatoire vis à vis d’un gouvernement ; cela implique parfois de passer à travers la censure et dote certains artistes d’un savoir faire pour le hacking. Olia Lialina et Alexei Shulglin étant Russes, ils sont aussi héritiers du cinéma expérimental qui déconstruit de nombreux codes artistiques. En 1994, Alexei Shulgin réalise un musée en ligne nommé Hot Pictures. C’est révolutionnaire pour internet mais également dans le monde de l’art.

Localisation du site

Il y a poutant bien un lieux ou cette exposition se loge et c'est à Francfort. En effet l'herbergeur de ce site se situe en Allemagne c'est donc là que réside le réel lieux de l'exposition. :https://what3words.com/traçage.certes.allègrement